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LE BUHAN Jean Paul

Chercheur indépendant passionné par la glyptographie et l’histoire de la Bretagne.

Président honoraire de la Société d’Études Historiques et Archéologiques du Goëlo. Membre de l’AEB (Association des Écrivains de Bretagne) et de l’ADAGP. Artiste plasticien.

Je n’ai jamais trop envie de parler de moi. Comme nombre de Bretons je préfère la discrétion ou parler du temps qu’il fait pour éviter de franchir la limite secrète de mon horizon intérieur.

Qui peut être intéressé de savoir que je suis né en 1946 à l’Hôpital civil de Versailles, dans une famille issue du Kreizh Breizh, modeste, courageuse et fidèle à ses origines ? Mon parcours est atypique, à quinze ans j’ai commencé à peindre mais je suis devenu artiste plasticien à la cinquantaine, avec un certain succès. Entre ces deux dates j’ai fréquenté plusieurs métiers. Entre-autre, comme technicien dans un organisme de recherche scientifique où j’ai beaucoup appris et à mon actif la réalisation d’instruments de mesure dont l’un a bénéficié d’un brevet international. Puis, passionnément, pendant quinze ans, je fus directeur du développement dans une entreprise importante.

Ayant moi-même taillé la pierre, je me suis intéressé tout naturellement aux marques de tailleur de pierre, ces singulières signatures de ceux qui ont réalisé notre beau patrimoine. Par tempérament, j’ai toujours cherché à aller au bout de moi-même, à réaliser ce que je pensais mon meilleur. C’est pourquoi j’ai conçu plusieurs ouvrages et articles sur ce sujet et l’histoire de la Bretagne, région qui m’est une passion de toujours.

Mon livre, Les Signes sur la Pierre, est le fruit d’une belle rencontre avec un certain "Petit éditeur qui voit loin/ An embanner bihan a wel pell".

Yoran, rencontré à Guérande, a accepté mon projet d’édition qui a pu voir le jour fin 2013. Je lui en suis encore très reconnaissant. Il est vrai que j’ai mis en cet ouvrage toute ma passion, ma ténacité, mon honnêteté de chercheur. Je crois que c’est surtout cela qui l’a convaincu.
Ce livre est un pèlerinage original aux sources de l'Histoire de la Bretagne, celle de générations d’ouvriers de la pierre, maîtres en leur métier. Ces hommes « aux mains meurtries », ne savaient pas, pour la plupart, écrire ; c’était le peuple à l’ouvrage. Aussi, de leurs aventures personnelles nous savons bien peu mais ils nous ont laissé tant de témoignages toujours visibles, d’intelligence et de travail sur les murs de nos châteaux, églises et autres monuments qu’ils en façonnent encore nos sensibilités.

Le signe gravé, si l’on ne connait pas le sens qu’a voulu lui donner celui qui l’a produit suscite irrésistiblement l’imaginaire, il en résulte une tentation à chercher du mystère où il n’y en a pas, bien entendu exploité par certains en mal de copie, mais jetant malencontreusement le discrédit sur une pratique professionnelle ancestrale. Ces signes distinctifs, identitaires ou utilitaires, sont une richesse documentaire assez méconnue et par trop négligée. Leur étude objective permet pourtant une meilleure connaissance de l’histoire, de la chronologie de la construction des bâtiments, de l’organisation des chantiers et du milieu professionnel. Au départ notre intention "la fleur au fusil", était de recenser les marques rencontrées ici ou là. Puis et de plus en plus systématiquement et scientifiquement en parcourant les territoires de nos cinq départements. Comme un chasseur de trésor nous avons relevé, dessiné, décalqué, moulé, photographié les glyphes incisés dans le granite avec l’intention d’en faire un corpus. Il va sans dire qu’au départ nous n’avions pas imaginé l’ampleur de la tâche et assez vite nous nous sommes heurtés à des questions dont nous n’avions pas les réponses. Pourquoi tel donjon était couvert de marques – par exemple Dinan – et d’autres n’en avaient pas. En fonction des lieux et des époques elles étaient absentes ou présentes. Un monument inattendu pouvait se révéler intéressant pour notre recherche et un autre que nous envisagions prometteur, dépourvu de signes. Ces constats répétés nous amenèrent à approfondir ces questions en nous plongeant dans les documentations concernant l’histoire des monuments, les techniques de construction et bientôt aux traditions inhérentes à ce prestigieux métier.

Des statuts professionnels, des mythes toujours vivants perpétués par des organisations bien connues, sont manifestement issus de fraternités, de loges, de confréries de métier du moyen âge. Les statuts de loges de tailleurs de pierre germaniques, la Baühutte, nous éclairent formellement sur les conditions d’attribution, l’usage pratique de la marque. Ce n’était donc pas seulement un moyen de paiement comme on l’entend trop systématiquement mais une façon de se faire reconnaitre, de voyager, de monter sa qualification. Il va sans dire compte tenu la durée de cette tradition qu’elle a connu de nombreuses modalités d’applications, en fonction des lieux et des nécessités. Bien des aspects de cette recherche restent ouverts, c’est pourquoi il nous semble préférable d’éviter tout esprit de système.

La Bretagne en ce domaine comme d’en bien d’autres ne peut être isolée d’un contexte européen où l’émulation, les échanges furent toujours importants. Ici ou là les archives nous révèlent que des tailleurs de pierre bretons ont œuvré en Espagne par exemple ou, bien entendu, ailleurs en France. Mais l’inverse est aussi constaté.

LES SIGNES SUR LA PIERRE, les marques lapidaires des tailleurs de pierre de Bretagne. Éditions Yoran Embanner, Fouesnant, 2013, 358 pages. Première ouvrage sur ce sujet pour la Bretagne, a obtenu les prix de l’AEB Association des Écrivains de Bretagne en 2014, et du salon du livre de Lanvollon en avril 2019.

Participation de l’auteur aux Colloques du CIRG (Centre International de Glyptographie) Braine le château, Belgique : Valencia, Espagne, 2012 : Les marques lapidaires des anciens tailleurs de pierre en Bretagne. Actes, Signum lapidarium. Colmar, 2014 : Contribution à l’étude d’un instrument original des constructeurs médiévaux : l’équerre aux bords non-parallèles. Joyeuse en Ardèche, 2016.

Nombreuses expositions et conférences, émissions de radio Bretagne 5.
       
Articles : Carnets de Goëlo, Paimpol ; Tiez Breizh, Maisons et paysages de Bretagne, Les Cahiers de Beauport, Pays d’Argoat , Manoirs et châteaux de Bretagne.

Projet d’édition chez Yoran Embanner.

Héraldique roturière et signes de métier, marques de marchand au quatre de chiffre et de typographe au temps de l’essor des échanges de la Bretagne et du commerce international.

Autres publications.

  • Souvenance/Kounaidigezh. Histoire de Plehedel. Guingamp, 2008
  • Mémoire des mots, mémoire des lieux. Étude géo-historique et toponymique à partir des chartes du XIIIe siècle de l’abbaye de Beauport, 2021
  • Monographies d’artiste : Bannières brûlées, Paris, Imprimerie Suisse,1997. Monographie, édition le Livredart, collection Artension. Préface de Pierre Souchaud, textes de Patrick Le Fur.
  • Poésie : Balcon de Lumière. Librairie galerie Racine, Paris, 2001. Seconde édition augmentée de reproductions des œuvres de l’artiste. Le Gai Savoir, 2003. Coulisses de la nuit. Ed Les cahiers de la poésie, Paris 2002. Agrégats, recueil de pensées, réflexions eet poésies. Le Gai Savoir, 2004. Saisons Barbares. Edition des Poètes français. Paris, 2004. Poèmes, Guingamp, 2011.
  • Romances contemporaines, Le Gai-savoir/Le cadratin de Jouy et Précessions intimes, pensées, 2014.
    Jardin de ton regard. Poèmes et illustrations avec des oeuvres gravées et peintes de l’artiste. Le Gai-Savoir, St Brieuc 2017


LE BUHAN Jean-Paul
15 rue de l’Argoat
22290 PLEHEDEL
www.lebuhan.com
02 96 22 69 12/06 81 09 85 56
jean-paul.lebuhan@orange.fr            

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Jean-Paul Le Buhan
Ce livre est un pèlerinage aux sources de l' histoire de la Bretagne profonde et collective, celle des taiseux de l’histoire, des générations d’ouvriers de la pierre, de maîtres en leur métier, qui ont eu à coeur de réaliser un bel ouvrage, parfois un Grand-Oeuvre.