.

.

Macarel Occitanie, interview exclusive de Danis Cantournet, l'un des fondateurs
Posté par      28/06/2021 18:30:57     Interviews    Commentaires 0
Macarel Occitanie, interview exclusive de Danis Cantournet, l'un des fondateurs

Yoran Embanner veut aller à la rencontre dans les prochains mois de divers acteurs travaillant, comme nous, à la promotion de nos Peuples Oubliés par le pouvoir central basé à Paris.
Pour cette toute première rencontre, c'est Danis Cantournet de Macarel en Occitanie, qui nous reçoit pour une interview exclusive.

Adieu Danis,
Vous êtes le fondateur de Macarel et vous recevez aujourd'hui l'éditeur Embanner pour une interview exclusive.

Tout d'abord, comment définis-tu Macarel ?
Macarel est un outil de diffusion de la langue et de la culture occitanes auprès du grand public.
Notre but est de rendre visible ce que l'état français essaie d'occulter et de faire disparaître. Nous essayons de donner aux Occitans les moyens d'afficher leur identité avec fierté.

Un peu d'histoire ...
2002 : trois amis, candidats régionalistes aux élections, se rendent compte qu'il n'y a pas de drapeaux occitans à prix abordable sur le marché, contrairement à la Bretagne où les drapeaux bretons sont déjà largement diffusés. Une association est fondée : Oc Per Tot ( l'occitan pour tout). Quelques années plus tard, et devant la demande croissante de produits dérivés (porte-clés, casquettes, t-shirts), l'association devient Sarl, embauche son premier salarié, crée un site internet et diversifie sa gamme. Aujourd'hui Macarel présente une gamme de plus de mille références et compte trois salariés.
Les bénéfices réalisés (quand il y en a...) sont ré-investis dans la société dont le fonctionnement est resté, pour une grande part, de type associatif.

Aujourd'hui, comment se porte la culture et la langue occitanes dans notre Hexagone commun ?

Le problème de l'Occitanie, c'est sa taille (trente-trois départements, quatorze vallées occitanes en Italie et une enclave en Catalogne, le Val d'Aran) !
Il est très difficile d'arriver à faire passer de l'information, à fédérer, à mobiliser. On l'a vu avec les récentes manifestations ("Pour que vivent nos langues") éparpillées sur tout le territoire occitan et donc avec un impact moindre dans les media nationaux. La langue perd du terrain, comme pour toutes les minorités ethniques de l'hexagone car la transmission familiale n'est plus assurée, et l'enseignement, faute d'un véritable statut, de moyens, ne compense pas la perte de locuteurs. A cela, il faut ajouter la crise de l'associatif, le brassage toujours plus grand de populations (à Nice, les Nissarts représentent actuellement moins de 6% de la population...), l'épisode Covid qui a éteint tous les rassemblements festifs, et, balayons devant notre porte (...), la division des mouvements politiques et culturels occitans. Mais, si les données actuelles n'incitent pas à l'optimisme, nous restons malgré tout confiants : nous avons résisté plus de huit siècles au rouleur-compresseur de l'état français.
Nous constatons chaque jour avec notre site internet que les jeunes sont attachés à leur identité. Alors, comme Marie Durand l'avait gravé sur les murs de sa prison à Aigues Mortes, nous croyons en notre capacité à "RESISTIR" !


Macarel


Comment a débuté la relation entre Macarel et la maison d'édition Yoran Embanner, entre Danis et Yoran les deux fondateurs ?

C'était il y a quatorze ou quinze ans, Martial Peyrouni, un militant occitan, me mit en rapport avec Yoran, qui avait créé le t-shirt Pourquoi apprendre l'américain ...?
L'idée me séduisit immédiatement et c'est ainsi que notre collaboration a commencé.

Comment des peuples oubliés de l'Hexagone, comme nos peuples occitan et breton, pourraient faire ensemble pour mieux porter leurs voix en Occitanie et en Bretagne bien sûr, mais aussi, et surtout peut-être, hors de nos frontières ?

Je dis souvent "Seuls, nous ne sommes rien, ensemble, nous sommes une force". L'état français joue sur nos divisions, notre éparpillement. Je crois que si une association consensuelle était capable de mettre en avant quatre ou cinq revendications communes (enseignement, diffusion musique sur radios et télés avec quotas, panneaux bilingues sur sites touristiques, signalétique bilingue) et de regrouper un grand nombre d'Occitans, de Bretons, de Catalans, d'Alsaciens, de Basques, elle pourrait jouer un rôle dans les rapports (de force..) avec les politiques, et se faire entendre à l'international. Internet permet aujourd'hui de faire passer de l'info gratis et de lancer des actions via les mails ( imaginons une Assoc forte d'un ou deux millions de membres qui demande à ses membres de mitrailler les services publics de mails...)

Ne faudrait-il pas promouvoir le drapeau occitan à sept branches qui est le drapeau de toute l'Occitanie plutôt que le drapeau occitan à croix de Toulouse qui est le drapeau du seul Languedoc?

C'est un point de détail.... Les occitans connaissent le drapeau classique, le drapeau à croix occitane et étoile n'est connu que d'une minorité de militants politiques et dans les vallées d'Italie.
Nous proposons les deux drapeaux depuis des années, et nous avons vendu vingt ou trente fois moins de drapeaux à étoile...
Que les militants politiques fassent leur travail de diffusion et d'explication et de vulgarisation...

Danis, nous te remercions de ton sympathique accueil et du temps que tu as bien voulu nous consacrer.

Retrouvez Macarel sur ses réseaux sociaux Facebook et Instagram

Partagez cet article

Laissez un commentaire