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HILS Anna Maria
Anna Maria Hils est née à Colmar le 2 février 1887.
Elle était la fille de Karl Hils, un sculpteur originaire de la proche Forêt-Noire et de Madeleine Simon, une Colmarienne.
Lorsque son père fut appelé sur le chantier de restauration de la collégiale de Thann auquel il prit une part active, la famille déménagea dans la petite cité au pied des Vosges.
Les fragments de souvenirs qu’Anna Maria Hils nous a livrés dans Zwischen Rhein und Vogesen, un récit autobiographique paru en 1942, évoquent une enfance heureuse jusqu’à la funeste année 1914 qui vit son univers familial s’effondrer. À quelques semaines d’intervalle, ce furent d’abord la mort subite de son père lors d’une excursion dans les Vosges, le début de la guerre, la déportation de ses deux frères par les autorités françaises, puis, quelques mois plus tard, en 1915, sa propre déportation en compagnie de sa petite sœur et de leur mère. Après un internement de quelques semaines à Besançon puis à Brives-Charensac près du Puy-en-Velay, elles furent expulsées en Allemagne où elles furent accueillies dans un institut de religieuses de Stuttgart, où elles durent repartir de zéro.
Anna-Maria a raconté cet exil et les mois terribles pour sa famille germanophile dans un coin d’Alsace occupé sans discontinuer par les troupes françaises dès 1914, dans Die Franzosen im Ober-Elsass ! Meine Kriegserlebnisse in Thann und als Geisel in Frankreich, (Les Français en Haute Alsace ! Ce que j’ai vécu pendant la guerre à Thann et comme otage en France) publié sous son seul prénom en 1918 ; le récit a été traduit en français par Jean-Louis Spieser avec pour titre Liberté, Égalité ... Déportées.
À Stuttgart, Anna Maria Hils commença par travailler comme aide-soignante au Marienhospital puis comme secrétaire au garage Daimler dans la Königstrasse.
À la fin des années 20, elle fut atteinte par une forme grave de tuberculose qui la contraignit à un long séjour de convalescence à Davos en Suisse. À son retour, elle ne fut plus en mesure de reprendre une activité professionnelle et se consacra aux tâches domestiques dans la maison qu’elle partageait avec son frère Karl et sa sœur Lena, restés célibataires comme elle, tout en publiant de petites chroniques dans diverses revues.
Celle que ses proches appelaient affectueusement Anna ou Tante Lula décéda à Stuttgart le 5 décembre 1966 et fut inhumée au Waldfriedhof où la rejoignirent Karl en 1977 et Léna en 1989.
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Liberté, égalité... Déportées ! de Anne Marie Hils (traduction de Jean Louis Spieser)
Ce livre est un petit évènement.
En effet, c'est la première fois depuis 1918 que nous avons un autre point de vue que celui de l'histoire officielle: celui d'une Alsacienne qui se sent profondément allemande. Pour elle, les Français sont des envahisseurs. Elle a une dévotion pour le Kaiser qui n'a rien à envier à celle d'un Anglais pour la reine Elisabeth II.
Qui était Anna Maria HILS ?