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SIOU Gilbert
Je vois le jour le 29 janvier 1943 au Relecq-Kerhuon en Finistère, la veille d'un bombardement terrible sur Brest qui détruit la clinique où je devais naître. Peu après, je tombe gravement malade. Grâce à l'obstination de mon père, qui court les pharmacies pour trouver des médicaments (on est sous l’occupation allemande), je survis à l'épidémie qui fait de nombreuses victimes parmi les bébés de la région.
Années cinquante, on se croit moderne. On trouve trois boucheries dans le quartier et des bistrots à chaque coin de rue. Les bonnes épouses vont à confesse. Le vin soutient les travailleurs de force. Les communistes sont à 30% et l’on fesse les enfants de bon cœur (ça n’a pas de rapport). Je grandis dans les ruines gigantesques de la poudrerie du Moulin-Blanc près de Brest. Avec les résidus de coton poudre qu’on y trouve abondamment, je confectionne des bombes et même un canon, avec l’aide des voyous du voisinage. Je raconterai mes aventures dans mon premier livre Marmous en 2003 (éditions du Télégramme).
J’entre au Collège Moderne Mixte de Brest (encore en baraques) à 10 ans. Je me révèle rapidement un élève peu brillant, trop petit, boutonneux mais habile tricheur. Pas suffisamment pour éviter le redoublement de la quatrième. Parallèlement, je mène une vie amoureuse décevante. J’en souffre extrêmement. Je raconterai mes tribulations tragi-comiques dans la suite de Marmous : Une jeunesse brestoise après la guerre (éditions Jean-Paul Gisserot) en 2010.
Je pédale avec ardeur pour me rendre au collège technique de Brest où je suis admis en troisième. J’hésite pour ma carrière future, entre champion cycliste (je cours tous les dimanches en cadet) et artiste peintre (j’ai suivi les cours des Beaux-Arts l’année précédente). Enfin, je considère comme un soulagement d'entrer comme apprenti à l'arsenal de Brest. Grâce à la promotion sociale, très efficace à l'époque, j'intègre à 20 ans l'Ecole Technique Supérieure de la Marine, (aujourd'hui ENSTA Brest). J'en sors en 1966 avec un diplôme d'ingénieur.
Je me marie la même année. Nous aurons deux garçons (nés en 1967 et 1970).
Affecté à Toulon puis à Cherbourg, je fais un nouveau séjour à Toulon avant de revenir à Brest. Je finis ma carrière à Paris, rue Royale, comme il se doit. J'effectue de nombreuses missions à l'étranger, en Europe mais aussi aux U.S.A., au Canada, en Inde.
En retraite en 1999, je commence à écrire pour moi (dans l'administration on écrit beaucoup mais on signe rarement). Des nouvelles d'abord, inspirées des lettres que j'écrivais la nuit à mon épouse lors de mes déplacements. Je participe à quelques concours, je gagne parfois. Je suis publié pour la première fois avec : La nonne et le robinet, dans un ouvrage collectif aux éditions des Affolettes en 2001.
En 2003 enfin, sort Marmous, mon premier livre. Je me crois lancé, il n'en est rien. Chaque ouvrage sera un long combat. Mais je continue ! Chaque jour j’écris, quelques heures seulement (l’écriture se déguste comme le chocolat, pas trop à la fois). Mon père est un grand conteur. Je rapporte l’histoire de la bataille de Mers el-Kébir qu’il a vécue et qu’il raconte par bribes, dans Vingt ans en 1939, marin à Mers el-Kébir, aux éditions Gisserot en 2007.
L’ombre du désir et autres nouvelles est publié par les éditions Itinéraire en 2015 et Les Célestes. Histoires de femmes par les éditions Du Désir en 2017. Entre temps, j’écris encore des nouvelles, choisies sur concours, pour les recueils annuels Variations 5, 6 et 7 entre 2017 et 2019, publiés par les éditions de La Gidouille, aujourd’hui disparues.
Parfois, lassé de voir revenir mes manuscrits des “grands éditeurs” sans avoir été seulement feuilletés, je me lance dans l’autoédition. Je publie ainsi des nouvelles : Petites histoires de mes nuits lointaines (2009 Édilivre). Je m’essaie aussi au roman policier avec Du rififi au paradis (2016, Chapitre.com) et à la science-fiction : Le printemps des couples (2020, Chapitre.com). Je “commets” aussi deux essais : Écrits et cris d’ados (Édilivre, 2014) et L’éloge de la sottise sous le pseudonyme de Pierre Brioché (Lulu.com 2009).
Sans avoir épuisé la source de mes souvenirs de jeunesse avec mon troisième livre, Mon Brest des années cinquante (2004, éditions du Télégramme), je me recentre finalement sur les romans historiques : Hervé de Portzmoguer, un corsaire au service d’Anne de Bretagne en 2013, puis Morvan lez-Breizh, roi des Bretons en 2015, aux éditions Yoran Embanner et enfin, Les aventures du chevalier de Fréminville, marin, savant et travesti aux éditions Coop Breizh, en 2020.
J’ai sous le coude un manuscrit portant sur la Terreur à Brest et un autre en achèvement sur la vie de Jean-Louis Pindy, le Brestois incendiaire de l’hôtel de ville de Paris pendant la Commune. Enfin je tiens un blog sur le web (siou-gilbert.e-monsite.com) où je tente de saisir les étrangetés de notre temps. Entre deux livres, je pratique la sculpture sur bois et la peinture, particulièrement des portraits.
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La vie passionnante de Morvan Lez Breizh au service de la Bretagne
Morvan est mort en 818. La tradition en fait un chevalier tel Lancelot ou Éreg (Waroc’h) pour ne citer que des Bretons.
En cette fin de XVème siècle, la Bretagne doit faire face à la volonté de la France d'annexer le riche duché. Ce sont les dernières années de l'indépendance. Originaire du Léon (Plouarzel) issu de la petite noblesse bretonne, le jeune et turbulent Hervé de Portzmoguer est éduqué comme page au service de la duchesse Anne (qui a le même âge que lui) au château des ducs à Nantes.